AMAURY : une valeur exceptionnelle et universelle
 
Le Bassin minier Nord/Pas-de-Calais inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO
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DECLARATION DE VALEUR UNIVERSELLE ET EXCEPTIONNELLE

Le 30 juin 2012, le Bassin minier Nord-Pas de Calais a été inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que «Paysage Culturel Evolutif vivant».

Le Paysage Culturel est «un ouvrage combiné de l’homme et de la nature»

(définition donnée par les orientations guidant la mise en œuvre de la convention du Patrimoine mondial, alinéa 47)

Dans le Bassin minier, la présence d’une ressource naturelle et son exploitation sont à l’origine de la transformation par l’homme d’un paysage historique essentiellement rural, sur une durée de trois siècles, de 1720 à 1990.

Un cadre de vie évolutif

Le paysage est l’espace que l’on embrasse du regard. Mais ce regard n’est pas neutre, il est forcément teinté de subjectivité. Dans sa représentation la plus courue, le paysage minier est noir, définitivement noir, pourtant la réalité est beaucoup plus complexe.

Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais offre de multiples visages.

Une histoire longue de trois siècles a donné naissance à des paysages très divers qui ont ensuite évolué à des rythmes différents.

L’image de la mine associe traditionnellement trois éléments essentiels : la fosse, le terril et les cités. Mais si l’on y regarde d’un peu plus près, à côté des outils de production (carreaux de mine, chevalements), on trouve des outils de transformation (cokeries, centrales thermiques, briqueteries), des lieux de stockage des déchets (terrils), des lieux de vie (corons, cités) et des moyens de transports comme les chemins de fer et les voies fluviales.

L’apparition d’un paysage minier ne répond donc pas à un projet global originel mais résulte plutôt de considérations spécifiquement économiques et techniques ; le souci esthétique ou encore celui du respect de l’environnement sont toujours restés accessoires.

Peu à peu, le paysage minier s’est imposé au regard des habitants de la région qui ont fini par s’y attacher et l’ont même souvent défendu.

Aujourd’hui, ce paysage est considéré comme élément constitutif d’une identité et d’une mémoire collectives à l’échelle mondiale avec l'inscription du bassin minier sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

270 ans d’histoire

Dans le Nord-Pas-de-Calais, l’exploitation minière débute en 1720 à Fresnes-sur-Escaut, près de la frontière belge, et s’achève en 1990 avec la fermeture de la dernière fosse à Oignies.

Durant ces 270 années, l’industrialisation se développe d’est en ouest sur un territoire d’environ 120 km de long sur 6 à 12 km de large, approximativement de Vieux-Condé à Béthune.

Au total, 425 fosses sont construites et 591 puits creusés.

L’implantation de la mine touche des paysages ruraux comme des paysages pré-industriels, des terrains plats comme vallonnés. Elle se fait à des rythmes différents et donne ainsi naissance à une extraordinaire diversité de paysages. Au début du XIXe siècle, dans l’est du bassin minier, certaines exploitations n’emploient encore que quelques dizaines d’ouvriers.

Des traces ténues

Dans le bassin minier, nombreux sont les espaces qui ne s’identifient pas immédiatement à l’exploitation minière. Quand la mine s’implante dans la région, notamment dans le Nord, c’est sur des terres essentiellement agricoles.

Les premières structures ressemblent à des grosses fermes et leur exploitation ne semble pas remettre en cause le caractère rural. L’eau, déjà bien présente dans ces terrains propices aux inondations, profite des affaissements miniers successifs pour remonter à la surface et créer de nouveaux paysages.

PAYSAGES MINIERS DU NORD-PAS-DE-CALAIS

La Fosse Amaury  / 1834 - 1949

La fosse Amaury fut ouverte le 5 mai 1834, elle prit le nom du baron Amaury de la Grange, parent de Pierre Taffin créateur de la première compagnie des mines avec Jacques Desandrouin.

La houille exploitable fut trouvée à partir de 61 mètres de profondeur. La veine « Masse », la plus profonde fut atteinte à 232 mètres.

Ce puits de 2,60 mètres de diamètre s'enlisa dès le départ dans une série de difficultés dues à des problèmes d'eau (noyage des travaux, arrêt du transport sur l'Escaut dû à la construction de l'écluse d'Hergnies et inondations...).

L'exploitation, difficile, peu rentable et donnant un produit friable peu apprécié de la clientèle, fut entrecoupée de 1843 à 1896 de longues périodes de suspension d'activité pour travaux de remise en état ou de chômage complet. L'extraction du charbon reprit péniblement en septembre 1896 pour se stabiliser entre 200 et 350 tonneaux par jour jusqu'en octobre 1912 date de la fermeture complète d'Amaury dont les exploitations devinrent partie intégrante de la fosse Vieux-Condé.

Utilisée ensuite comme puits d'aération, Amaury ne fut remblayé qu'en 1949.

Pour éviter que les eaux ne s'introduisent dans le puits celui-ci fut surmonté d'une tour en béton étanche.

Aujourd'hui c'est une simple dalle de béton qui recouvre cette entrée.

infos siteamaury.site.htmlshapeimage_9_link_0
«Le site d'AMAURY (paysage et ensemble miniers) est inclus dans les éléments patrimoniaux du bassin minier Nord/Pas-de-Calais inscrits sur la liste du patrimoine mondial de lUNESCO.

L’inscription sur cette liste confirme la valeur universelle exceptionnelle de ce site culturel et naturel qui mérite une protection pour le bénéfice de l’ensemble de l’humanité.» (identifiant 1360-005)